Comment mettre en place des formations pour adultes en pleine crise sanitaire ?
Pour mettre en place des formations pour adultes, les entreprises ont dû réagir vite. Durant le premier confinement, la plupart des entreprises ont dû trouver des solutions rapidement. D’une part, le télétravail a permis de convaincre certains réfractaires que le numérique est une solution. En effet, on s’est aperçu que la formation à distance et le télétravail sont tout à fait pertinents. On constate aujourd’hui qu’il y a une vraie demande d’accompagnement et de formation pour développer et renforcer ce qui a été mis en place pendant le premier confinement. Les entreprises ont conscience que mettre en place des formations à distance prend du temps mais que c’est une nécessité. Il faut structurer les choses, former les collaborateurs, faire le choix des plateformes et accompagner les usagers. D’autre part, pour ceux qui possèdent déjà des outils numériques, l’envie de digitaliser le restant des formations en présentiel est bien présente.
Que pensez-vous de la réforme des formations pour adultes et du dispositif FNE ?
Le fonds national de l’emploi (FNE) participe au financement de la formation professionnelle, du chômage partiel, de la préretraite, ou encore de la réduction du temps de travail. Le dispositif du FNE a été élargi au près des personnes qui sont en activité partielle pendant le confinement. Ces personnes peuvent bénéficier du remboursement à hauteur de 80% de leur formation. Ces mesures poussent les entreprises à former leurs employés. Ainsi, cela nous permet d’obtenir de nouveaux projets de formation.
Connaissez-vous des outils pour l'orientation des formation des adultes ?
Tout d’abord, il y a l’application du compte personnel de formation (CPF) développé par le Ministère du Travail. Cette application à du sens à mon goût car en tant qu’individu on a besoin de se former par nous-même. Cependant, je pense que pour aider les personnes à mieux choisir leurs formations il y a de meilleures solutions. L’application ne prend pas assez en compte les usages et les besoins des apprenants. De plus, le conseil en évolution professionnelle (CEP) est un des outils. C’est un dispositif d’accompagnement gratuit et personnalisé proposé à toute personne souhaitant faire le point sur sa situation professionnelle. Toutefois, il est difficile de conseiller les personnes sur leur réinsertion professionnelle.
Avez-vous travaillé autour du handicap ? Est-ce un des enjeux à améliorer dans la formation des adultes ?
Oui, en effet, nous avons travaillé sur quelques projets en lien avec le handicap. Par exemple, on a travaillé avec l’association « GNCHR » qui est spécialisé dans le handicap rare. Par leur rareté, il n’y a pas d’accompagnement spécifique. L’objectif était de concevoir une formation à distance pour les parents aidants qui s’occupent de leurs enfants au quotidien. C’est un projet que nous avons beaucoup apprécié. On a également un autre projet avec le Ministère des Finances. Il s’agit de créer une formation pour sensibiliser, aider manager des personnes en situation de handicap. Au sein de notre agence, nous nous engageons de plus en plus à rendre nos formations plus accessibles. L’accessibilité est un vraiment enjeu. Beaucoup de plateformes LMS n’intègrent pas les fonctionnalités nécessaires comme des lecteurs d’écran par exemple. Une réelle prise de conscience est nécessaire par les éditeurs de plateformes LMS dont nous sommes dépendants.
Voyez-vous des freins à lever sur le financement de la formation ou le soutien au développement du digital dans la formation ?
Nos frustrations sont sur les outils auteurs et le standard Scorm. Des outils plus ouverts et plus performants nous permettrait de créer des vidéos interactives. Nous sommes comme des artisans qui ont besoin de bons outils pour travailler. Aucune plateforme LMS nous convient parfaitement. Parfois ça donne envie d’imaginer un nouvel environnement digital de formation. Enfin, on ne bénéficie pas d’investissements publics. Ce sont plutôt les entreprises qui investissent d’elles-mêmes et achètent des prestations. C’est un vrai choix de prendre le parti d’investir.
Quels sont les futurs projets de Nell & Associés ?
Nous avons des projets de développement mais cela reste encore confidentiel. Cependant, je peux vous dire que nous allons tourner une petite web-série dont nous sommes fiers. On veut la lancer en 2021. Elle va mettre en scène deux personnages : un homme et une jeune femme qui sont collègues de travail et qui vont aborder les biais cognitifs. Nous allons également faire intervenir un psychologue.
Souhaitez-vous agrandir l’équipe de Nell & Associés ?
On ne tient pas à trop grossir. Le but n’est pas de devenir une très grosse boîte. On a envie de rester à taille humaine et de bien maîtriser les choses.
Enfin, c’est quoi l’esprit Nell ?
L’esprit Nell, c’est une équipe qui a des compétences uniques et des valeurs communes. On travaille avec des indépendants mais ce n’est pas notre priorité. On vend une réelle relation avec nos clients, une écoute bienveillante et une touche Nell bien à nous. On a notre propre marque de fabrique et on ne pense pas que les gens sont interchangeables.