Définition et histoire du social learning ou apprentissage social
Le social learning, ou apprentissage social, est une méthode d’apprentissage fondée sur le partage d’informations, la collaboration et l’entraide entre les différents membres d’un groupe. On parle aussi d’apprentissage entre pairs.
C’est psychologue canadien Albert Bandura, professeur à l’université de Stanford, qui théorise cet apprentissage social dans les années 1970 en soulignant l’importance de l’observation et de l’imitation des comportements, attitudes et émotions des autres dans le processus d’apprentissage. Une des expériences qu’il mène sur le sujet est d’ailleurs particulièrement révélatrice. Deux groupes d’enfants sont placés dans des pièces distinctes avec un adulte qui adopte dans chaque cas un comportement différent vis-à-vis d’une poupée. Dans le premier cas, l’adulte la violente, dans le second il joue avec sans agressivité. Il est ressorti de l’expérience que les enfants témoins de violence ont pour beaucoup reproduit cette attitude sur le jouet contrairement aux autres qui se sont contentés de s’amuser avec sans agressivité. Le travail de Bandura, dont cette étude fait partie, met donc en évidence le fait que l’apprentissage n’est pas favorisé par la réception passive d’un flot d’informations délivré par une personne tierce. Au contraire, il est stimulé par un modèle plus horizontal où l’apprenant devient acteur de sa formation et forge ses connaissances en observant, en échangeant et en collaborant avec les autres.
Les atouts du social learning
Le recours au social learning présente de nombreux avantages. Son atout principal est probablement l’engagement qu’il génère chez les apprenants. Ceux-ci sont en effet motivés par le fait d’être pleinement acteurs du processus d’apprentissage. Cet engagement facilite grandement l’acquisition des connaissances et permet donc d’obtenir de meilleurs résultats sur l’ensemble des participants. Par ailleurs, le fait d’être reconnus comme intervenants légitimes améliore leur confiance en eux.
À noter aussi que cette méthode est un moyen efficace de renforcer les liens entre les apprenants et de développer la cohésion du groupe et donc sa productivité, ce qui peut être précieux en entreprise. D’un point de vue économique, enfin, les coûts engendrés par le social learning sont moins importants que ceux des formations classiques dans la mesure où l’on n’a généralement pas besoin de faire appel à un intervenant extérieur – l’entreprise peut capitaliser sur le savoir déjà présent parmi ses employés (les plus experts ou les seniors par exemple).
Social learning et e-learning
L’e-learning, autrement dit la formation en ligne, est aujourd’hui un mode d’apprentissage extrêmement plébiscité – d’autant plus depuis le début de la crise sanitaire qui a nécessité de maintenir les apprenants à distance les uns des autres. Il existe donc à ce jour de très nombreux outils pour concevoir des modules de cours et y intégrer une multitude de formats de supports pédagogiques. Mais dans cette configuration, la solitude de l’apprenant est problématique. Comme nous l’avons vu plus haut, elle ne le met pas dans des conditions optimales pour apprendre efficacement.
Le social learning est une solution à ce problème en ce qu’il permet de réintroduire l’apprenant dans le processus d’apprentissage. C’est pourquoi certaines plateformes e-learning ont mis en place des outils qui donnent aux apprenants la possibilité d’interagir avec le formateur ou avec leurs pairs. Ces outils contribuent au développement de pratiques collaboratives pouvant compléter et activer les apprentissages réalisés grâce au e-learning.