MOOC : les activités collaboratives sont indispensables

Depuis les débuts du e-learning en 2000, beaucoup de modalités de formation ont émergé. Certaines ont fait beaucoup parler d’elles et ont disparu aussi vite, d’autres plus prometteuses ont tardé à se mettre réellement en place. Alors, quelles sont les tendances pour 2020 en digital learning ?
MOOC activité collaborative

Après l’euphorie du début des MOOC, les premiers résultats sont tombés. Ils ont fortement augmenté la notoriété des universités, permis de diffuser largement le savoir, mais un nombre très faible de participants arrive au bout du MOOC. Yvan Peter et Eloy D. Villasclaras-Fernandez, respectivement professeurs à l’université de Lille et de The Open University – Institute of Educational Technology Walton Hall. (1) se sont penchés sur le sujet, et plus particulièrement sur les MOOC qui intègrent une dimension sociale de l’apprentissage. Les apprenants sont acteurs de leur formation en construisant collectivement le cours via des plate-formes.

Le taux d’abandon dans ce genre de MOOC s’explique notamment par la démotivation progressive des participants. Les auteurs conseillent donc de développer les activités collaboratives et de favoriser les interactivités entre les participants. L’Université de Valladolid a constitué la liste (1) d’activités comme le Jigsaw, Think Pair Share ou Pyramid qui favorisent les échanges entre pairs. L’université espagnole a même développé un outil de conception de ces activités, WebCollage.  Pour être efficace, ces activités devront être proposées directement dans l’espace personnel d’apprentissage pour inciter les participants à s’investir et à contribuer.

La mise en place d’un MOOC exige donc que le professeur développe de nouvelles compétences. Il doit bien évidemment pouvoir parler devant une caméra, rédiger des notes et des exercices clairs, mais aussi trouver le moyen de faire des groupes de travail (géographique, par niveau …), réussir à suivre son auditoire virtuel comme il le fait dans sa classe ou son amphi pour adapter le contenu des activités quand c’est nécessaire et commencer les activités collaboratives au bon moment pour valider les acquis et motiver son auditoire. 

Vous remarquerez que l’ensemble de ces éléments nécessite une bonne culture numérique qui devient le socle commun indispensable à ces nouvelles formes d’apprentissage.

(1) Source : http://hal.univ-lille3.fr/file/index/docid/831053/filename/PeterVillasclaras_Final.pdf