Pourquoi avons-nous des biais cognitifs ?

Les biais cognitifs sont des mécanismes de pensée généralement inconscients qui altèrent le jugement. Véritables distorsions dans le traitement de l’information, ces biais, qui se comptent par centaines, influencent ainsi nos choix. S’ils sont désormais méthodiquement référencés et classés, leur mécanisme d’apparition est souvent moins bien connu. Voici un petit tour d’horizon de la façon dont notre cerveau nous trompe…
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Prendre des décisions rapidement

Certains biais cognitifs remontent à la préhistoire : ils jouaient alors un rôle dans la survie de l’homme au sein de son habitat naturel parfois hostile.

Dans un milieu sauvage, en effet,  ces biais amélioraient nos capacités d’analyse et de réaction. Leur fonction principale était alors de permettre au cerveau d’économiser du temps et de l’énergie en développant des raccourcis mentaux. Si notre monde moderne est très différent de celui qui abritait les hommes des cavernes, il se caractérise par un certain tumulte – tout va vite et tout s’enchaîne –, ce qui conduit le cerveau, là encore, à utiliser des raccourcis. Les biais auxquels nous sommes sujets nous permettent ainsi de prendre des décisions plus rapidement… mais pas forcément plus habilement ni plus efficacement, et ce d’autant plus que notre survie n’en dépend plus.

Le préjugé, une tendance au jugement basé sur des informations ou une expérience insuffisantes, est un des biais que nous activons pour accélérer notre capacité décisionnelle.

Faire face à un trop-plein d’informations

Le cerveau humain a des difficultés à traiter simultanément un grand nombre d’informations, et ce en particulier dans un contexte où il est sous pression. Les biais agissent alors comme un filtre : le cerveau découpe le réel, il trie les informations qu’il garde en mémoire de façon à pouvoir se concentrer sur ce qu’il sait ou croit savoir. Il s’agit donc d’une sorte de mémoire sélective où seules les informations jugées utiles pour le futur (mais pas forcément à raison) sont gardées.

Le biais attentionnel, par exemple, nous amène à fixer notre attention sur ce qui nous préoccupe à un instant T et peut nous donner l’impression d’être continuellement confronté à cette unique réalité.

Créer du sens

Le cerveau a besoin d’une certaine forme de cohérence, c’est sa manière de fonctionner. Grâce aux biais cognitifs, il comble ses lacunes – autrement dit ce qu’il ne sait pas – pour se construire cette cohérence. Cela le conduit à émettre des suppositions, à créer des raccourcis et des connexions entre différentes données alors même qu’elles ne sont pas nécessairement liées les unes aux autres. La sécurité intellectuelle que cela lui apporte n’est pourtant pas garante d’exactitude.

Le biais d’ambiguïté est un exemple caractéristique de ce mécanisme. En nous conduisant à éviter voire à occulter des options pour lesquelles nous n’avons pas suffisamment d’informations, il nous permet de mieux appréhender certaines situations.

Surmonter nos limites

Le cerveau est certes un organe très puissant dont nous ne connaissons d’ailleurs pas encore tous les secrets, mais il a malgré tout des limites qu’il cherche parfois à surmonter, et ce notamment sur le plan mémoriel. Pour être efficace malgré ses capacités cognitives réduites, notre cerveau tend donc à se rappeler en priorité les parties les plus importantes et utiles des informations qu’il traite.

L’effet de race, par exemple, fait que les personnes d’une même ethnie ont souvent des difficultés à identifier les membres d’une ethnie différente : on reconnaît et on se souvient en effet plus aisément des visages qui nous sont familiers, avec lesquels on interagit généralement le plus au quotidien.

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