Qu’est-ce que la ludopédagogie ?

Ces dernières décennies, la science de l’apprentissage a fait l’objet de nombreuses études et essais et n’a cessé de se développer, si bien qu’il existe aujourd’hui un très grand nombre d’outils et de méthodes pédagogiques. Le jeu, même s’il n’est pas encore unanimement adopté en France, constitue l’un des supports les plus plébiscités : on parle de ludopédagogie.
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Définition Ludopédagogie

La ludopédagogie est une méthode d’enseignement d’origine canadienne basée sur le jeu. Comme pour les enfants chez qui il semble tout à fait naturel de considérer le jeu comme une source d’apprentissage, l’idée est de sortir les apprenants adultes de leur cadre de travail, parfois perçu comme rigide, pour leur faire vivre des expériences ludiques et pratiques qui leur permettront, souvent sans qu’ils en aient conscience, d’atteindre plus efficacement les objectifs pédagogiques fixés. Il peut s’agir par exemple de gamification (les activités intègrent des outils comme les points, les badges ou les challenges qui agissent sur le système de récompense du cerveau), de jeux de rôle, de l’utilisation de jeux physiques comme les jeux de plateau… La montée en compétences se fait ainsi dans un climat serein, avec le jeu comme levier puissant d’engagement.

Utilisée en France, depuis seulement quelques années (sans doute parce que l’influence du système républicain y est particulièrement prégnante) la ludopédagogie est davantage démocratisée dans les pays anglo-saxons. Son efficacité, si elle n’est pas encore entièrement reconnue, est établie sur le plan scientifique : les apprenants comprennent et retiennent bien plus facilement les notions et concepts qui leur sont enseignés lorsque ceux-ci sont associés à une approche ludique et aux émotions qu’elle suscite.

Quels sont les avantages de la ludopédagogie ?

Le jeu constitue une approche pédagogique à part entière qui présente divers avantages.

Sens et émotions

Ajouter une dimension ludique à l’apprentissage, c’est faire appel aux émotions dont les neurosciences ont prouvé qu’elles étaient l’une des clefs d’un bon apprentissage. Joie, envie, plaisir, rire ou encore suspens : ces émotions, outre le sentiment positif d’une expérience riche et donc marquante qu’elles laissent aux participants, ancrent les enseignements de façon durable dans leurs mémoires.

Engagement et motivation

Le jeu a des effets positifs sur de nombreuses fonctions cognitives. Il est également un formidable levier motivationnel. Source de plaisir et d’une importante stimulation qui opère sur des plans très divers, il favorise aussi le partage, la communication et donc la cohésion entre les apprenants qui peuvent se soutenir les uns-les autres.

Droit à l’erreur

Le jeu donne la possibilité à l’apprenant d’essayer et de se tromper, ce qui lui permet à la fois de constater les conséquences qui découlent de ses erreurs, mais également de rectifier sa stratégie et de découvrir par lui-même quelles solutions mettre en œuvre face à différentes situations concrètes.

Différenciation pédagogique

Le jeu est un outil qui peut être décliné et adapté à différents profils d’apprenants, à leur vécu et à leur niveau d’acquisition. Par ailleurs, en proposant aux apprenants de procéder par une démarche d’essai et d’erreur, il permet de contourner le jugement.

Les conditions d’une ludopédagogie réussie

Si les avantages du jeu ont été très clairement mis en évidence, il convient toutefois de garder à l’esprit que la ludopédgogie reste un outil de travail qui nécessite une préparation attentive en amont. Les jeux proposés aux apprenants doivent donc idéalement être testés avant d’être mis en œuvre au sein du groupe (ou avoir été préalablement testés sur d’autres groupes) de façon à vérifier leur potentiel pédagogique et à réfléchir au sens qu’ils revêtent au sein d’une séquence donnée. Le formateur doit en outre rester disponible tout au long du déroulement de ces activités pour aiguiller et motiver les apprenants. Loin d’être un temps de pause, il s’agit donc pour lui d’un moment d’encadrement actif et d’analyse. Enfin, en amont de la séance ludique, un débriefing permettra de recueillir les impressions et interprétations des participants, de leur permettre de partager leurs expériences respectives et enfin, dans une perspective itérative, de réfléchir à la façon donc le jeu peut être amélioré.

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