Une visite au musée en famille : Comment la médiation numérique rassemble adultes et enfants ?

Lorsqu’on parle de publics de musée, on qualifie de « famille » un groupe comportant un ou plusieurs enfants, accompagnés d’adultes de leur sphère familiale. L’objectif de ces familles est de transmettre à l’enfant un certain goût pour les arts, de susciter son intérêt, de lui faire découvrir des choses... et bien sûr de passer un bon moment tous ensemble ! En effet une promenade au musée est aussi l’occasion de renforcer les liens familiaux, de prendre du temps pour parler, échanger, s’écouter, donner son avis. C’est pourquoi les visites culturelles sont très appréciées des parents, même si ce n’est pas toujours un exercice facile. Les adultes cherchent à installer une ambiance apaisée pour profiter de la visite, une concentration qui n’est pas à la portée des tout jeunes visiteurs. Heureusement les dispositifs de médiation numérique peuvent apporter une aide plus que bienvenue pour réunir petits et grands dans un moment de partage et de plaisir.
Nell_blog_mediation-numerique

L’enjeu de la médiation numérique auprès des enfants

La médiation numérique, lorsqu’elle s’adresse aux plus petits, va au-delà de la simple transmission d’information. Encore plus que pour les adultes, il est essentiel de capter l’intérêt du jeune utilisateur afin de l’engager jusqu’au bout de la consultation et atteindre les objectifs d’apprentissage. Il ne suffit donc pas de simplifier les contenus et de tutoyer l’utilisateur ! Il ne s’agit pas non plus de créer deux parcours distincts, l’un pour les grands et l’autre pour les petits, puisque l’objectif est de réunir tout le monde. L’enjeu, beaucoup plus important, est de provoquer des interactions familiales de qualité autour d’une visite commune.

Le secret du storytelling : un bon outil de visite

L’objectif des dispositifs numériques est de constituer une sorte d’aventure familiale, dans laquelle chacun trouve sa place et contribue au succès de l’équipe. C’est pourquoi un des formats les plus populaires est celui de la « quête ». A travers un scénario finement scénarisé, l’enfant et le parent doivent unir leurs compétences afin d’atteindre un objectif commun (trouver un trésor, résoudre une énigme, aider un personnage…). L’avantage du storytelling est sa faculté d’adaptation à tous les types de visite : musée de Beaux-Arts, institut de sciences, château médiéval, site archéologique et bien d’autres. Le contenu de la visite est une source inépuisable d’inspiration pour créer un scénario d’aventures qui séduira petits et grands.

Des outils de visite numériques adressés à tous

Divers outils innovants, mobiles ou fixes, permettent de concilier les intérêts de tous les âges. La tablette de visite guide le parcours et accompagne la compréhension des œuvres. Elle est un support narratif très riche, permettant d’associer l’audio, la vidéo, l’image et le jeu sur un même support. Il est possible de créer un parcours mixte commun à tous les âges, ou de créer un mode enfant et un mode adulte. Les deux modes sont conçus ensemble et se répondent pendant la visite, invitant petits et grands à interagir, échanger des informations, s’entraider. De plus les dispositifs fixes comme les tables multitouch ou les installations interactives ont pour avantage de faire participer tout le monde en même temps. Un mode « famille » ou « groupe » permet de se mettre en équipes, permettant de développer l’entraide, l’encouragement et l’émulation autour d’une activité ludique partagée.

La famille, une dynamique pédagogique particulière

La pédagogie est au cœur de la relation parent-enfant au musée. L’avantage de ces outils numériques, contrairement à une visite guidée par exemple, est de laisser une grande part de liberté à l’adulte. Il suit la visite, cherche à comprendre par lui-même, et transmet à son tour à l’enfant avec des mots choisis. C’est le parent qui endosse en quelque sorte un rôle de médiateur personnel auprès de l’enfant. Cette dynamique pédagogique va plus loin que la simple compréhension des œuvres exposées. L’enjeu est surtout de développer la curiosité de l’enfant et de l’aider à s’approprier le musée. L’encourager à poser des questions, l’interroger, lui raconter des histoires, faire des comparaisons avec ce que l’enfant connaît déjà… autant de leviers fondamentaux pour son développement.

Les leviers ludiques

La médiation numérique est un moyen de provoquer cet échange pédagogique entre l’adulte et l’enfant, et surtout de permettre aux petits de s’approprier le musée. C’est pourquoi on a souvent recours à des biais ludiques, pour engager l’enfant tout au long d’une activité qui va renforcer les connaissances acquises à l’école (compter, comparer des couleurs, repérer un objet caché) en les adaptant au musée (compter les légumes cachés dans ce portrait peint par Arcimboldo, dessiner la suite d’une histoire, etc.) La tablette numérique assimile le musée à un terrain de jeu dans lequel les plus petits apprennent au cours d’activités ludiques.

Ne pas détourner le regard des œuvres avec des outils trop présents

Une des craintes les plus répandues par rapport à la médiation numérique adressée aux enfants est la suivante : est-ce que mon enfant ne risque pas de garder les yeux rivés sur l’écran, et de passer à côté des œuvres exposées ? Il s’agit là d’une question très importante à l’heure où les petits sont habitués très tôt à jouer sur des écrans. Mais ce risque est justement au cœur de la conception des dispositifs de médiation numérique pour ces jeunes visiteurs. Le scénario, le game design, et l’interface sont construits afin qu’il y ait peu d’éléments sur l’écran susceptibles d’accaparer l’attention de l’enfant pendant une durée trop longue. Le parcours numérique est conçu pour animer la visite ponctuellement, à des moments choisis. C’est pourquoi par moments la tablette affiche un écran noir avec seulement une instruction : « Regarde ce tableau de Picasso. Y a-t-il quelque chose qui te choque ? Compte les yeux du personnage et écris le chiffre sur la tablette ». Le jeune utilisateur est alors invité à regarder l’œuvre et à la déchiffrer, avant de revenir à son compagnon virtuel.

Réconcilier la visite « ludique » avec la visite « contemplative »

La plupart des parents interrogés après une visite de musée en famille déclarent qu’ils ont déjà envie d’y revenir seul(e) pour aller à leur rythme, lire tous les cartels, prendre le temps de contempler les œuvres etc. En somme, les parcours numériques adressés aux familles cherchent à contourner ce sentiment de frustration, pour que les adultes y trouvent leur compte autant que les enfants. A travers des outils innovants construits sur la pédagogie et le lien parent-enfant, la médiation numérique réinvente la visite en famille !

Ces articles pourraient vous intéresser