Audioguides : achat ou concession ?

L'audioguide est un outil sonore individuel qui permet de fournir aux visiteurs d'un site culturel, par exemple un musée, un complément d'informations sur les lieux ou objets qu'il est venu observer. Le fait d'offrir cette opportunité au public constitue souvent pour le site un véritable atout qui peut même avoir un impact positif sur le nombre de visites. Cependant, la mise en place d'un système d'audioguidage a un coût et le site doit donc évaluer, en fonction de son affluence notamment, quelle solution est la plus rentable. Il existe deux possibilités : l'achat du matériel ou le recours à la concession. Voyons ensemble ce qui les différencie.
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La concession - qu'est-ce que c'est ?

S’il n’est évidemment pas nécessaire d’expliquer ce en quoi consiste un acte d’achat (en l’occurrence, acheter des audioguides pour son musée ou autre lieu de visite) rappelons brièvement le principe de la concession.

Une concession est l’une des formes de contrat que peut prendre une délégation de service, public ou non. Il existe deux types de contrats de concession : les contrats de concession de travaux et les contrats de concession de services, dont il est spécifiquement question ici. Dans ces contrats conclus par écrit, une ou plusieurs autorités confient la gestion d’un service à un ou plusieurs opérateurs économiques. Dans le cas des musées, il s’agit de déléguer la gestion du service d’audioguidage proposé dans le cadre des expositions organisées, par exemple. Le concessionnaire a alors pour mission l’organisation, la gestion et l’exploitation d’un service de location d’audioguides destiné aux visiteurs du musée.

Achat ou concession : quel choix pour ses audioguides ?

Un site dont le nombre de visiteurs payants annuels est inférieur à 300 000 tirera en général meilleur profit d’un achat d’audioguides dont il aura ainsi l’usage unique. En effet, un contrat de concession risquerait dans ce cas de figure de n’être rentable ni pour la société (qui reverse une partie de son chiffre d’affaires au musée et pour qui la concession répond donc à des exigences de rentabilité) ni pour le musée. Mais dans le cas d’un achat, le musée est maître d’ouvrage. Il est donc propriétaire du matériel et doit assurer lui-même sa maintenance. Cela signifie que si les audioguides, au bout d’un certain temps, rencontrent des avaries, toutes les réparations nécessaires seront à sa charge. Par ailleurs, les coûts de réalisation et les budgets d’équipement restent élevés pour les musées d’importance moyenne qui doivent chercher des subventions. Le modèle économique actuel tend donc majoritairement vers l’externalisation du service via un contrat de concession. Par ailleurs, la garantie d’innovation justifie également le recours à des professionnels du secteur dans la mesure où les prestataires effectuent la plupart du temps une veille prospective qui cible les nouvelles technologies et fonctionnalités ayant trait à la culture et la pédagogie. Ce service garantit ainsi une certaine innovation dans son offre.

 

Le contenu d’un contrat de concession varie en fonction du nombre de visiteurs payants annuels.

  • S’ils sont entre 300 000 et 600 000, le musée négocie généralement un contrat partiel avec les prestataires. Cela implique que le concessionnaire prend en charge le matériel et le programme mais que le musée s’occupe de la gestion de la location, dont il doit d’ailleurs reverser un pourcentage au concessionnaire.
  • Au-delà de 600 000 visiteurs payants, le musée signe un contrat de concession intégrale. Le concessionnaire prend en charge à la fois l’investissement, la gestion et la maintenance des audioguides. Il reverse au musée un pourcentage sur le chiffre d’affaires.

À savoir qu’il est possible d’envisager le regroupement d’établissements, musées ou monuments historiques, pour négocier un contrat de concession intégrale. Un moyen de cumuler des taux de fréquentation variables.

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