La théorie sociocognitive en pédagogie

Parmi les théorisations successives de l’apprentissage, dont font notamment partie le behaviorisme, le cognitivisme et le constructivisme, la théorie sociocognitive a une place à part et constitue pour la pédagogie un modèle pérenne.
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Qu’est-ce que le socio-cognitivisme ?

La théorie sociocognitive a été formalisée par le psychologue et professeur émérite de psychologie canadien Albert Bandura. Elle repose sur l’idée que le fonctionnement des individus résulte d’une interaction dynamique et constante entre les facteurs internes à chacun d’entre eux (traitement cognitif, affectif…), les facteurs comportementaux et les caractéristiques de leur environnement matériel et social à la fois producteurs et produits des facteurs internes et comportementaux. C’est ce que l’on appelle la « causalité triadique réciproque ».

La théorie sociocognitive comprend un volet axé spécifiquement sur l’apprentissage social qui souligne l’importance de l’observation et de l’imitation des comportements et émotions des autres chez l’être humain.

Socio-cognitivisme et apprentissage social

Selon Bandura, l’apprentissage est vu comme un processus proactif et émergent qui repose sur trois piliers fondamentaux :

  • L’apprentissage vicariant, fondé sur l’observation réfléchie d’un modèle
    remplissant, aux yeux du sujet, des conditions favorables. Ainsi, lorsque celui-ci constate le succès régulier d’un autre individu, il a tendance à adopter les mêmes comportements. À l’inverse, si la conduite de son semblable est réprimée ou conduit à l’échec, sa tendance à la reproduire décline nettement. Pour Bandura, la plupart des apprentissages sociaux se font sur une base vicariante.

  • L’utilisation de symboles pour communiquer, représenter le monde, analyser ses expériences ou encore évaluer ses propres actions…

  • L’utilisation de processus autorégulateurs (ce que Bandura appellera l’agentivité humaine – le pouvoir d’agir du sujet) permettant à chacun de contribuer à la motivation, à la guidance et à la régulation de ses actions. Le plus répandu de ces mécanismes est le sentiment d’efficacité personnelle, au cœur même de la motivation, qui désigne la croyance des individus selon laquelle ils ont la capacité d’influencer leur fonctionnement psychosocial et les événements qui affectent leur vie.

Le socio-cognitivisme en formation aujourd’hui

Social learning

Ce que l’on appelle aujourd’hui le social learning, littéralement l’apprentissage social, est une méthode d’apprentissage fondée sur le partage d’informations, la collaboration et l’entraide entre les différents membres d’un groupe. Elle fait souvent appel aux outils digitaux (chats, forums, LMS ou encore réseaux sociaux, à l’origine d’une viralité dans la diffusion des savoirs et des comportements) qui permettent notamment aux apprenants d’interagir et de s’entraider. Il convient toutefois de veiller à ne pas réduire complètement la théorie de Bandura à une injonction frénétique d’utilisation de ces outils et du réseautage social.

Autorégulation

Un certain nombre de formations actuelles, notamment celles qui ont lieu distance (e-learning) ou en partie à distance (blended learning) nécessitent que les apprenants accèdent à une forme d’autonomie dans l’apprentissage que l’on peut mettre en lien avec l’autorégulation dont il est question chez Bandura. Les formateurs peuvent contribuer à faire acquérir à leurs groupes les connaissances et les critères pour s’autocorriger et se renforcer eux-mêmes.

Augmentation du sentiment d’efficacité personnelle

Un des outils particulièrement plébiscités de nos jours en formation, et qui contribue grandement au sentiment d’efficacité personnelle (une des clefs d’un apprentissage efficace selon bandura) est le feedback. Celui-ci peut se matérialiser à la fois par des retours personnalisés du formateur sur le travail de ses apprenants, bienveillants mais reflétant leur niveau réel, ou encore (y compris dans les formations à distance) par la mise en place d’un tutorat ou d’un mentorat.

Par ailleurs, l‘instauration d’un apprentissage progressif qui permet l’a réalisation d’une série de petits succès est primordiale pour que les apprenants prennent confiance petit à petit et croient en leurs capacités. En e-learning, par exemple, on privilégie toujours un découpage minutieux des séquences, avec une variation suffisamment régulière des formats d’apprentissage.

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