Le nom de médicament : un casse-tête pour les entreprises pharmaceutiques

Un nom de médicament est très souvent un casse-tête pour les entreprises. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (l’ANSM) veille, entre autre, à ce que tous les médicaments soient correctement nommés. Elle a notamment publié en 2018, des recommandations que nous allons résumer dans cet article.
nell_blog_nom-médicament

La différence entre nom générique et dénomination commerciale

Avant de résumer les recommandations de l’ANSM, il est important de connaître la différence entre le nom générique et la dénomination commerciale. Le nom générique d’un médicament, ou Dénomination commune internationale (DCI) est le nom de la molécule du médicament. Il n’appartient à personne, est prononçable dans toutes les langues et doit obligatoirement être inscrit sur l’emballage.

La dénomination commerciale (ou pharmaceutique), est le nom qui est donné par les industries pharmaceutiques.

Par exemple, le paracétamol est un nom générique et les dénominations commerciales sont le Doliprane, l’Efferalgan…

Une réglementation nécessaire

Les entreprises pharmaceutiques ont eu recours à de nombreux procédés marketing qui ont entraîné des conséquences dommageables pour plusieurs consommateurs. C’est dans le but d’éviter d’autres accidents qui peuvent mener à des conséquences désastreuses que l’ANSM a durci les réglementations.

 

Maintenant, passons aux recommandations de l’ANSM pour le choix d’une dénomination commerciale…

Règle n°1 : Eviter les noms similaires

Le médicament qui va sortir doit porter un nom qui n’est pas similaire à un autre produit pour éviter toute confusion lors de la prescription, la délivrance ou l’absorption. Si un nom est semblable à autre produit à visées sanitaires comme les dispositifs médicaux, un produit à visées cosmétiques ou à des denrées alimentaires comme des compléments alimentaires, alors il sera rejeté.

L’ANSM considère que la règle s’applique à l’écrit mais aussi à l’oral. Il ne doit pas y avoir de confusions phonétiques.

Pour l’écrit, l’ANSM recommande de faire attention à :

  • La position des lettres
  • Les premières lettres
  • Le risque de confusion lié à l’écriture manuscrite des prescriptions
  • Le nombre de lettres en commun par rapport à l’ensemble des lettres composant le nom proposé.

Règne n°2 : Proscrire les noms trop promotionnels

Les noms à connotation trop « positives » et qui pourraient induire les consommateurs sur les réelles teneurs du médicament sont interdits. Des superlatifs comme « Super », « fort », « ultra »… sont interdits. De même, un nom ou une syllabe orthographiée autrement avec un même but, comme « For »,  sont proscrits.

Le mot « Duo » est également à retirer des noms puisqu’il peut induire en erreur le consommateur. Il n’est pas en tant que tel assez informatif et est trop ambiguë.

Règle n°3 : Rendre lisible les noms

Les noms sont composés d’un seul mot et ne comportent pas de tirets, chiffres isolés,  d’abréviations ou de lettres isolées qui ne soient pas explicitées.

Règle n°4 : Différencier les noms de marques ombrelles

De nombreuses marques de médicaments ont décliné leurs produits avec le même nom, notamment lorsqu’elles ont acquis une certaine notoriété. Cette pratique est dorénavant interdite. Les marques ombrelles ne dérogent donc pas à la règle sur les noms similaires.

Elle évite ainsi les confusions entre des médicaments qui n’ont pas les mêmes propriétés, la même cible, les mêmes indications… mais qui font partie de la même marque.

Règle n°5 : Utiliser une DC (dénomination commune)

Les dénominations communes sont acceptées, assortie du nom d’une marque, du titulaire de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) ou du nom de l’entreprise pharmaceutique. Il existe différentes recommandations en fonction du type de médicaments. Nous vous invitons à lire l’intégralité des recommandations de l’ANSM pour en savoir plus.

Règle n°6 : Mentionner l’arôme dans certains cas seulement

La mention de l’arôme doit apparaître sur le packaging « de façon neutre et sans caractère promotionnel » et le titulaire doit « veiller notamment à ce que la mention de l’arôme sur le conditionnement extérieur des médicaments apparaisse de manière non ostentatoire au regard des informations obligatoires, en respectant en particulier la prééminence de la « DC », du dosage et de la voie d’administration. » selon les directives de l’ANSM.

Règle n°7 : Vérifier l’étiquetage

La disposition du nom, le choix de la couleur et de la police a aussi une importance. L’ANSM recommande de suivre les directives européennes à ce sujet (Guideline on the readability of the labelling and package leaflet of medicinal products for human use » Révision 1, 12 janvier 2009« ).

Vous avez un projet de formation digitale? Découvrez nos cas clients pour le secteur santé.

Ces articles pourraient vous intéresser