Les nouveaux métiers de la médiation numérique

La médiation numérique étant une discipline jeune, elle n’est abordée dans les cursus universitaires que depuis tout récemment. Les chargés de projets de médiation numérique actuellement en poste ont donc souvent des profils variés : des diplômés en médiation culturelle avec une spécialité numérique, d’anciens développeurs passionnés par le patrimoine, ou le plus souvent des médiateurs déjà en poste en musée, qui se forment petit à petit. Nul doute que l’avenir de la médiation numérique a d’ores et déjà un impact sur les professionnels du patrimoine et sur la manière de les former !
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Où sont les étudiants en médiation numérique ?

Parmi les nombreux masters dédiés au patrimoine, au tourisme et à la médiation, il en existe peu qui soient entièrement dédiés à la médiation numérique. La plupart de ces cursus diplômants proposent seulement un cours optionnel dédié aux technologies multimédia. Parmi eux se distinguent les Masters de Nanterre (Paris X) et de la Sorbonne-Nouvelle (Paris III) qui proposent des cours spécifiquement orientés vers la gestion de projet de médiation numérique. Ils proposent notamment des cours d’histoire de l’art et de muséologie en parallèle d’un enseignement pratique des technologies multimédia, du pilotage de projet et du développement informatique.

La formation aux outils numériques

Le point commun à ces masters ? Parmi la diversité des enseignements proposés, on remarque que l’apprentissage des technologies numériques est très souvent bien maigre. Une simple initiation aux langages de développement web, à la Programmation Assistée sur Ordinateur (PAO) et à la création de sites web. C’est certainement loin d’être suffisant pour développer une application de visite ou concevoir une projection en vidéo mapping ! Mais après tout il ne s’agit pas pour ces étudiants d’apprendre à créer eux-mêmes des dispositifs de médiation numérique. Leur futur métier, au sein d’un musée ou d’une institution culturelle, consiste plutôt à faire le lien entre l’équipe scientifique et les prestataires multimédia.

Le médiateur numérique : entre conservateur et développeur

Le rôle du chargé de médiation numérique interne au musée est ainsi fondamental ! En tant que spécialiste de sa collection, il définit avec les conservateurs les contenus qui seront mis en avant et les objectifs d’apprentissage. Fin connaisseur des technologies numériques et de leur éventail de possibilité, il est à même d’imaginer le support multimédia adéquat. En parallèle, il communique les besoins du musée aux prestataires de médiation numérique (graphistes, développeurs). Le chargé de médiation numérique assure ainsi le dialogue nécessaire entre les deux équipes.

Et les professionnels d’aujourd’hui ?

Bien que récente, la médiation numérique a déjà un impact sur les personnels de musée sous beaucoup d’aspects. De nouveaux métiers sont apparus : 

  • responsable de médiation numérique
  • chef de projet multimédia
  • responsable de muséographie numérique, etc.

 Ces personnes relèvent des missions qui n’existaient parfois pas au moment de leur prise de fonction. Ils ont la responsabilité aujourd’hui de gérer la création d’une installation multimédia, piloter le développement d’une application, assurer la maintenance du matériel, etc.

Outre les professionnels de la médiation, l’arrivée du numérique touche aussi les autres métiers du musée. Les guides conférenciers doivent apprendre à tenir compte de ces nouveaux outils sur le parcours : comment les intégrer dans leur visite ? Certains dispositifs interactifs comportent un bouton ou une télécommande manipulable seulement par le guide conférencier. Il peut ainsi en faire un élément essentiel de son discours et illustrer des arguments de façon pédagogique et spectaculaire. Par ailleurs les personnels à l’accueil et dans les salles, directement au contact des publics, sont eux aussi amenés à se familiariser avec ces nouveaux équipements. Leur mission est capitale, car ils font le lien entre l’outil et le visiteur et doivent être capable de le présenter, d’en expliquer le fonctionnement et d’accompagner la consultation en cas de besoin.

Nécessité des formations en interne

Dans la majorité des cas, les prestataires de médiation numérique assurent une formation auprès des équipes du musée au moment de la livraison du projet. Ces formations sont distillées notamment pour leur permettre d’assurer une partie de la maintenance du matériel : vérifier que tout fonctionne normalement, faire des mises à jour du logiciel, intervenir éventuellement en cas de petite panne. Elles servent aussi à familiariser le personnel du musée à ces outils, pour qu’ils puissent en parler auprès des visiteurs.

Le rôle des personnels internes au musée

Le chargé de médiation numérique du musée joue donc un rôle fondamental. Spécialiste à la fois de la collection et des technologies multimédia, il est un interlocuteur privilégié à la fois pour le conservateur et pour le prestataire de médiation numérique. C’est lui qui sera en mesure de dire si un projet est réalisable ou non, en fonction des contraintes du musée et des besoins techniques. Mais surtout, le chargé de médiation numérique connaît son musée ou son établissement sur le bout des doigts et sait prendre les décisions adaptées pour la réussite du projet.

Le métier de médiateur numérique

En fin de compte, le métier de médiateur numérique au sens propre… n’existe pas ! La médiation numérique est une myriade de métiers qui entrent tous en jeu dans la création d’un dispositif : guide, pédagogue, pilote de projet, développeur web, ingénieur du son, chef de chantier multimédia, designer, graphiste, etc. 

Il n’existe pas de cursus universitaire réunissant des formations à ces quinze métiers différents. C’est pourquoi la réussite de tout projet dépend de la bonne communication entre tous les acteurs.

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