3 conseils pour bien utiliser la version révisée de la taxonomie de bloom

La taxonomie de Bloom est un modèle pédagogique mis au point en 1956 par le psychologue Américain Benjamin Bloom, avec l’aide d’universitaires spécialistes de l’éducation. Elle propose une classification des niveaux d'acquisition des compétences établie sous forme hiérarchique, de la restitution de faits à la manipulation complexe de concepts. Une révision de cette taxonomie a été proposée en 2001, notamment par les universitaires Anderson et Krathwohl. Cette nouvelle version, contrairement à la précédente, se veut universelle : elle peut donc être appliquée dans le domaine scolaire tout comme dans la formation des adultes. Moins rigide que la taxonomie originale de Bloom, elle est également plus adaptée au domaine des apprentissages dits pratiques. Voici 3 conseils pour bien utiliser ce nouveau référentiel auquel les concepteurs pédagogiques se réfèrent aujourd’hui majoritairement.
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Opter pour une approche pédagogique par compétences

Pour prévenir un éventuel morcellement des contenus d’apprentissages, l’actualisation de la taxonomie de Bloom passe d’une approche par objectifs, désignés par des noms (connaissance, compréhension, application…) à une approche par compétences que l’on caractérise cette fois par des verbes d’action (se souvenir, comprendre, appliquer…) puisque la pensée implique des engagements actifs. Il s’agit donc d’amener l’apprenant à activer une habileté grâce à une connaissance et, in fine, d’exercer un savoir-agir.

Dans ce but, celui-ci doit se positionner activement dans son apprentissage en prenant appui sur une multitude de ressources internes et externes.
Il est recommandé de faire en sorte que les objectifs d’apprentissage tiennent compte des besoins spécifiques de la discipline enseignés. Par ailleurs, il convient de concevoir les évaluations en cohésion avec l’expertise professionnelle visée dans les objectifs d’apprentissage.

Mettre en valeur les apprentissages pratiques

Le découpage des contenus engendré par la structure initiale de la taxonomie de Bloom avait tendance à placer l’apprenant dans une posture assez passive d’exécutant. La version de 2001 (où l’évaluation n’est plus le dernier palier de la pyramide, cette place étant désormais occupée par la pensée créative : générer de nouvelles idées, créer un nouveau produit…) au contraire, le rend acteur de son apprentissage en l’invitant à prendre part à son rythme à la découverte progressive des contenus, ce qui implique une combinaison d’habiletés cognitives, psychomotrices et psychoaffectives.

Cette stratégie peut être guidée par le formateur : il s’agit alors de poser des questions, de donner des rétroactions aux élèves pour les orienter et les corriger afin leur rendre l’analyse des réseaux de concepts plus aisée ; ou elle peut être centrée sur l’apprenant qui apprend à structurer ou organiser lui-même les informations ou les concepts enseignés. Dans ce cas de figure, le rôle du formateur est de proposer des activités de médiation et de laisser l’apprenant découvrir par lui-même ces concepts.

Maximiser l’utilisation de la technologie

L’utilisation des outils numériques peut constituer une source de motivation notable pour les apprenants en leur offrant des expériences d’apprentissage singulières et significatives. La version révisée de la taxonomie de Bloom s’inscrit parfaitement dans cette approche moderne de l’enseignement, et il est donc vivement recommandé aux formateurs souhaitant baser leur cours sur cette taxonomie d’exploiter au maximum la technologie numérique, les médias sociaux ou encore les communautés numériques, par exemple pour permettre une collaboration asynchrone avec le groupe. Les apprenants pourront alors accéder à différents volets d’une tâche donnée en suivant leur propre cadence, en ajoutant leur propre réflexion, pour finalement offrir une contribution stratégique en fonction de leur propre préparation, de leurs connaissances initiales et de leur expertise.

À noter que l’utilisation de la technologie peut être particulièrement utile aux sujets réservés (et ce particulièrement s’ils sont également créatifs) qui s’inhibent face à la pression sociale du groupe.

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