La méthode expérientielle

Il existe cinq grandes méthodes pédagogiques qui s’appuient sur différents principes pour faire progresser les apprenants vers un objectif donné. Parmi elles, la méthode expérientielle qui, comme son nom s’indique, prône l’apprentissage par l’expérience plutôt que par une simple réception passive de l’information. Cet article résume les principaux ressorts de la méthode expérientielle et en liste les avantages et les inconvénients.
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Qu’est-ce que la méthode expérientielle ?

Définition

David Kolb, pédagogue et un écrivain américain né en 1939, est l’un des premiers auteurs à théoriser le processus d’apprentissage expérientiel, auquel il a consacré la grande majorité de ses écrits. Le concept d’apprentissage expérientiel repose sur l’idée que la connaissance est construite par interaction avec l’environnement : on apprend le mieux par l’action. Il se base sur trois principes fondamentaux : le principe de continuité (l’expérience présente s’appuie sur les expériences antérieures et modifie les expériences futures), le principe d’interaction (l’expérience est toujours relationnelle) et le principe de réflexion (la réflexion a posteriori sur l’action renforce l’apprentissage). Cette méthode convient tout particulièrement aux disciplines dont l’apprentissage nécessite la mise en œuvre d’un projet en conditions réelles, comme la médecine ou l’art. 

 

Quelles sont les différentes phases de la méthode expérientielle ?

L’apprentissage expérientiel comprend quatre grandes phases qui doivent toutes être accompagnées d’une réflexion de l’apprenant. 

  • L’expérience : l’apprenant s’approprie, de manière individuelle ou avec le  groupe, une expérience concrète qu’il peut relier à une de ses expériences passées. 
  • L’explicitation : l’apprenant prend conscience de ce qui se passe durant l’expérience, y réfléchit, puis la décrit (éventuellement grâce à des échanges avec les autres participants et à l’éclairage du formateur).
  • L’explication : la réflexion de l’apprenant le mène à une conceptualisation abstraite. Il est en mesure d’établir des liens entre l’expérience et le sens qu’il lui a donné et d’élaborer une hypothèse générale dont il considère les conséquences ou les enjeux. 
  • L’expérimentation : L’apprenant valide ou invalide son hypothèse et planifie la façon dont il pourra agir dans une future situation similaire.

Les avantages de la méthode expérientielle

La méthode expérientielle est forte de plusieurs avantages qui ont été souvent décrits dans la littérature.

  • Ce type de pédagogie s’impose, de manière quasi inévitable, dans certaines disciplines : l’expérience constitue alors la seule façon d’acquérir certains savoirs et savoir-faire. C’est le cas pour l’art, comme nous l’avons vu (on apprend seulement en peignant, en façonnant, en fabriquant…) mais aussi pour bon nombre d’autres sujets très variés. N’est-il pas préférable, par exemple, d’aller observer les animaux sauvages dans leur habitat naturel pour apprendre à décoder leur comportement et leur façon de communiquer plutôt que de suivre passivement un cours magistral sur le sujet ? 
  • Dans la méthode expérientielle, l’apprenant a une place centrale. Son mode actif d’apprentissage favorise sa motivation sur la durée et une mémorisation efficace des informations. 
  • La méthode expérientielle est forte d’une dimension interactive et dynamique grâce aux nombreux échanges et réflexions de groupe qu’elle favorise. Ce caractère collaboratif enrichit considérablement l’expérience d’apprentissage.

Les inconvénients de la méthode expérientielle

La méthode expérientielle peut toutefois présenter quelques inconvénients, et ce particulièrement dans certains contextes d’apprentissage. 

  • La méthode expérientielle ne convient pas à toutes les disciplines. Certaines sont en effet très peu propices à une mise en pratique concrète. 
  • Pour le formateur, la mise en place d’un cours basé sur cette pédagogie nécessite une préparation importante. Afin de garantir un apprentissage efficace, en effet, il doit faire en sorte que les apprenants soient exposés à des expériences qualitatives. Celles-ci doivent être toutes testées au préalable, et les interrogations et réflexions qui peuvent en découler nécessitent d’être anticipées. 
  • La taille du groupe a un impact sur le processus général d’apprentissage, ce qui peut être contraignant pour les classes à gros effectifs. Ainsi, la méthode expérientielle se prête très bien aux groupes de 2 à 8 apprenants. Elle est beaucoup moins intéressante pour un seul participant, qui est alors privé d’interaction, et perd également en efficacité si les apprenants sont trop nombreux.

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